Les fortes pluies en France métropolitaine
L'étude porte dans un premier temps sur les records de pluie en 24 heures en France métropolitaine.
Elle s'est portée sur 1542 stations du réseau Météo-France dont la climatologie est accessible publiquement (seules les stations ayant fermé avant 2000 n'ont pas été comptabilisées). Bien entendu cela oublie quand même des records homologués et pourtant non présents dans l'étude, car ce sont les seules données à disposition du public.
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- La première carte (de records bruts) permet déjà de faire ressortir le domaine méditerranéen, mais cela ne nous apprend rien de très nouveau. Hormis qu'on peut déjà distinguer 2 zones hors-normes : Cévennes et Aude. A un niveau moindre suivent la façade Est de la Corse, le Roussillon, la plaine du Languedoc et la Côte d'Azur. La vallée du Rhône est finalement peu affectée par des cumuls extrêmes, le relief moins accidenté l'expliquant en partie.

Pour être plus précis sur la principale zone concernée, zoomons sur les départements méditerranéens...

- La deuxième carte figure le seuil maximal atteint par la station avec le plus haut record par département. En clair, elle permet de rendre plus lisible la première carte, mais aussi de faire ressortir des particularités hors domaine méditerranéen. Bien entendu les département périphériques ont souvent des records assez hauts (>200 mm), mais quelques autres départements sortent du lot. On peut citer la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme ou encore l'Ariège, 3 départements affectés régulièrement par des orages rétrogrades (qui se réalimentent en permanence au même endroit), totalement indépendants des épisodes méditerranéens, malgré la relative proximité géographique. On note des records hauts plus surprenants : Landes, Deux-Sèvres, Paris.

- La troisième carte permet de lisser ces records avec une moyenne de toutes les stations par département. Cela comble partiellement le manque de postes dans certains départements (parfois moins de 5, quand d'autres en comptent 30 ou plus). Ici ressort encore plus clairement les Cévennes et le Languedoc, alors qu'on relativise un peu plus sur le Sud de la région. En effet, l'Aude compte un record >500 mm, mais la plupart des records sont inférieurs à 300 mm. C'est une vérité climatologique : les Cévennes reçoivent des épisodes (modérés et extrêmes) plus réguliers que le Sud de la région. Pour le reste des départements méditerranéens, cela permet de se rendre compte que, même si les records sont moins extrêmes, ils sont globalement tous hauts : les épisodes méditerranéens y sont réguliers, mais plus rarement extrêmes, notamment sur la Provence. Ailleurs en France, on observe un dégradé radio-concentrique à partir du domaine méditerranéen.

- La quatrième carte présentant le pourcentage de stations avec des records supérieurs à 100 mm a le même but que la précédente : lisser les données extrêmes. Mais elle a un deuxième objectif : mieux détailler les particularités hors du domaine méditerranéen. En effet, si le domaine méditerranéen ressort avec plus de 80 % des stations concernées et que la répartition au-delà est encore globalement radio-concentrique, on remarque des départements proches mais assez "protégés" (Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence) et à l'inverse des départements largement concernés par des cumuls >100 mm totalement indépendants géographiquement et climatiquement. Ce sont souvent des départements de montagne ou de piémont : Savoie, Jura, Ouest des Pyrénées, Corrèze.
