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Voici une analyse effectuée ces derniers temps pour le réseau de METAR. Il en manque quelques-uns dont les données 1991-2020 paraissaient peu fiables, notamment pour la pluviométrie et l'ensoleillement, où il doit manquer des données quelque part. Ils sont à peu près tous présents pour les températures.

 

EVOLUTION GLOBALE :

Passage aux normes 1991-2020

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Sans surprise nous retrouvons une nette augmentation des températures, de +0,4°C à l'échelle du pays, plus forte à l'Est qu'à l'Ouest.

La pluviométrie est totalement stable, en diminution sur la moitié Nord, en augmentation sur la moitié Sud. Nous verrons par la suite que l'évolution annuelle peut cacher de nettes disparités.

L'ensoleillement est en augmentation, constat valable sur toutes les régions même si la façade Ouest semble davantage en profiter.

 

Vous aurez donc remarqué que j'ai découpé la France en 7 régions, afin de mieux cerner des évolutions finalement bien marquées parfois.

 

Voici donc une illustration sur l'année (les chiffres présents dans le tableau ci-dessus), mais aussi par saison :

L'hiver reprend quasiment les chiffres observés sur l'année entière avec un bémol : l'ensoleillement qui augmente moins, avec même une nette baisse pour le Nord et le Sud-Ouest (phénomènes de basses couches plus présents en raison de conditions anticycloniques plus fréquentes ?).

Les températures ont davantage augmenté sur le printemps, la pluviométrie est en forte baisse sur les 2/3 Nord du pays (évolution largement observée au cours des derniers printemps, 2020 n'ayant pas été un cas isolé en la matière) et l'ensoleillement est logiquement en forte hausse (avec là aussi une évolution beaucoup plus sensible au Nord qu'au Sud). Récurrence de hautes pressions sur l'Europe centrale et du Nord pendant que les régions plus au Sud profitaient de bas géopotentiels plus fréquents ?

On retrouve sans surprise une nette hausse du thermomètre en été, observable partout sauf dans l'Ouest (plus préservé des vagues de chaleur ?). La pluviométrie est en augmentation, mais cette évolution est très différente d'un mois sur l'autre et la baisse est très sensible dans le Sud-Est. L'ensoleillement suit la même augmentation qu'au printemps et que sur l'année et elle est plus marquée dans le Sud-Ouest.

L'automne est la saison qui se réchauffe le moins et l'évolution est assez homogène sur le pays. La pluviométrie est en baisse plus sensible au Nord qu'au Sud. L'ensoleillement est là aussi bien en hausse hormis sur le Nord du pays, hausse plus prononcée sur le Sud-Ouest et le Centre-Est.

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TEMPÉRATURES :

 

J'ai trouvé intéressant de s'attarder un instant sur l'évolution des isothermes, pour voir comment ils sont remontés vers le Nord :

Evolution_isothermes.jpg

Aujourd'hui seules 3 stations ont une température moyenne annuelle <10°C contre 6 avant. L'isotherme 12°C ne concernait avant quasiment que la façade atlantique, il remonte aujourd'hui plus ou moins à la Loire (un peu plus au Nord vers l'Ouest, un peu plus au Sud sur les régions centrales). Même observation faite dans le Centre-Est. L'isotherme 14°C concerne désormais plusieurs stations du Sud-Ouest hors littoral.

 

Rentrons dans les détails mois par mois...

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Températures_graphique.jpg

On observe que ce sont les mois d'avril et de juin qui ont gagné le plus de chaleur, d'où l'augmentation plus forte sur le printemps et l'été. Rappelons que ce sont des mois qui avaient déjà beaucoup gagné lors du dernier changement de normes ! On gagne jusqu'à +1°C dans le Nord en avril, ce qui est énorme sur des normes trentennaires et à l'échelle de plusieurs régions !

Globalement on a davantage gagné sur le premier semestre que sur le deuxième. On pourrait s'attendre à avoir gagné davantage sur l'arrière-saison (septembre notamment), mais à y regarder de plus près il y avait eu beaucoup de mois de septembre chauds dans la décennie 1981-1990, donc pas de changement notable. Contrairement au dernier changement de normes, octobre s'est moins réchauffé malgré un ressenti parfois inverse (la récurrence de flux continentaux frais plusieurs années de suite a-t-elle pesé dans la balance ?). En tout cas on pourra remercier février 2012 et sa très forte anomalie négative, suivi dans une moindre mesure de février 2018, qui limitent nettement la hausse (elle est même nulle dans le Sud-Ouest). Les autres mois de l'année qui ne sont pas traités ici ne connaissent pas d'évolution différente que sur l'année.

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PLUVIOMÉTRIE :

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Pluviométrie_graphique.jpg

A l'échelle de la France avril et octobre enregistrent les plus fortes baisses et elles s'observent quasiment partout sur le territoire, sauf à l'Ouest (*erratum pour avril dans le Nord-Est qui devrait apparaître en rouge).

A contrario on observe un rattrapage automnal plus tardif sur novembre, et il est particulièrement sensible dans le Sud-Est (décalage dans le temps des épisodes méditerranéens ? 2011 et 2014 doivent peser dans la balance). D'ailleurs l'augmentation est de plus en plus faible à mesure qu'on s'éloigne de ces régions, donc on peut se questionner sur la récurrence de conditions perturbées favorisant un tiers Sud et Est du pays. Pour continuer sur le Sud-Est, on notera que les évolutions très marquées en juillet et août doivent être à relativiser du fait de normes basses, qui répercutent davantage en pourcentage de petites évolutions en chiffres bruts.

On note une autre hausse sensible en juin sur presque toute la France (concentration des épisodes orageux sur cette période de l'année ? A questionner mais c'est une observation qui a été faite maintes fois ces dernières années). Ceci explique l'augmentation des précipitations estivales. Juillet peut interroger vu son évolution dans les dernières années, mais on observe toutefois que la hausse est surtout sensible sur la moitié Sud du pays.

Les autres mois de l'année ne dégagent aucune tendance claire...

 

Pour le détail des stations avec le couplage températures et précipitations :

Changement_Normes_TetRR-1.JPG

ENSOLEILLEMENT :

Ensoleillement.jpg
Ensoleillement_graphique.jpg

Sans surprise il augmente sur quasiment tous les mois de l'année, sauf en janvier qui vient équilibrer la forte hausse de décembre. Plusieurs de ces derniers ont été très ensoleillées (2016, 2015, 2013) et il est plus facile de gagner beaucoup en pourcentage sur des mois qui comptent moins d'heures de soleil. Même constat inversé pour janvier donc...La baisse y est particulièrement sensible dans le Nord et le Sud-Ouest.

Avril et juillet ont le plus gagné après décembre et globalement le dernier trimestre a pris davantage. On notera que l'Ouest connaît une hausse sur presque chacun des mois et aucune baisse notable. 

 

Et pour le détail des stations :

Evolution_Ensoleillement-1.JPG

PAR RÉGIONS :

ARIDITÉ ESTIVALE :

 

Et enfin je souhaitais m'attarder sur l'indice d'aridité observé au cours de l'été. Je ne l'ai pas calculé pour les normes 1981-2010. Attention c'est bien l'intégralité de l'été météorologique qui est pris en compte, donc le mois de juin, plus humide partout et qui, à fortiori, s'est humidifié est évidemment comptabilisé.

Aridité_étés_normes91-20-1.jpg

Rien de surprenant à observer puisqu'on retrouve logiquement le Sud-Est et sa sécheresse estivale complètement à part. Et sans surprise non plus, le Centre-Est et dans une moindre mesure le Nord-Est ont un indice plus élevé en raison de précipitations estivales plus fréquentes.

Peut-être quelques stations ont-elles basculé davantage dans la semi-aridité par rapport aux anciennes normes ? Mais on y retrouve logiquement quelques stations hors zones méditerranéennes connues pour leur creux estival assez marqué.

 

Le plus intéressant est finalement d'observer l'évolution avec des normes sur 20 ans 2001-2020, afin de cerner l'évolution plus récente, puisqu'on sait que les étés se sont plus nettement réchauffés sur cette période (et pas mal asséché sur les dernières années). Donc exit la décennie 90 :

Aridité_étés_évolution-1.JPG

C'est sans trop de surprise qu'on retrouve ce constat avec une grande majorité de stations ayant connu une baisse. La baisse est plus sensible dans le Sud-Ouest et le Centre-Est. Dans le premier 7 stations ont basculé sous le seuil tempéré et donc dans le semi-aride (<20) et cela peut sérieusement questionner sur l'adaptabilité de la végétation à des conditions plus chaudes et plus sèches, même si la question se pose dans toutes les régions. La question se pose d'autant plus que si on enlève le mois de juin qui fait encore souvent "le plein", les conditions plus arides deviennent majoritaires sur le cœur de l'été.

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